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Question


3 La ballade

a. Quel est le thème de cette ballade? Quelle est la
fonction de l'envoi? Pour quelle raison Paul Verlaine
recourt-il à la forme médiévale de la ballade?

b. Étudiez le système de rimes et les relations de
sens entre les mots en -esse. Quels sentiments
permettent-ils de suggérer ?

Ballade
À propos de deux ormeaux qu'il avait
Mon jardin fut doux et léger
Tant qu'il fut mon humble richesse:
Mi-potager et mi-verger,
Avec quelque fleur qui se dresse
Couleur d'amour et d'allégresse,
Et des oiseaux sur des rameaux,
Et du gazon pour la paresse.
Mais rien ne valut mes ormeaux.
De ma claire salle à manger
Où du vin fit quelque prouesse,
Je les voyais tous deux bouger
Doucement au vent qui les presse
L'un vers l'autre en une caresse,
Et leurs feuilles flûtaient des mots.
Le clos était plein de tendresse.
Mais rien ne valut mes ormeaux.
Hélas ! quand il fallut changer
De cieux et quitter ma liesse,
Le verger et le potager
Se partagèrent ma tristesse,
Et la fleur couleur charmeresse,
Et l'herbe, oreiller de mes maux,
Et l'oiseau, surent ma détresse.
Mais rien ne valut mes ormeaux.

1 Réponse

  • Réponse :

    a) Ce genre un peu délaissé est ici repris par Verlaine qui évoque un souvenir heureux : le jardin de l'enfance et ses deux ormeaux.

    l'envoi est comme une dédicace à Louis Vanier, son éditeur.

    2)Des rimes masculines : léger/verger/rameaux

    des rimes féminines : richesse/allégresse/paresse

    Les rimes en "esse" : richesse/dresse/allégresse/paresse

    Opposition et contraste entre un côté positif et un côté négatif comme deux facettes de la personnalité de Verlaine.

    Explications :

    Ballade

    À propos de deux ormeaux qu'il avait

    Mon jardin fut doux et léger

    Tant qu'il fut mon humble richesse:

    Mi-potager et mi-verger,

    Avec quelque fleur qui se dresse

    Couleur d'amour et d'allégresse,

    Et des oiseaux sur des rameaux,

    Et du gazon pour la paresse.

    Mais rien ne valut mes ormeaux.

    De ma claire salle à manger

    Où du vin fit quelque prouesse,

    Je les voyais tous deux bouger

    Doucement au vent qui les presse

    L'un vers l'autre en une caresse,

    Et leurs feuilles flûtaient des mots.

    Le clos était plein de tendresse.

    Mais rien ne valut mes ormeaux.

    Hélas ! quand il fallut changer

    De cieux et quitter ma liesse,

    Le verger et le potager

    Se partagèrent ma tristesse,

    Et la fleur couleur charmeresse,

    Et l'herbe, oreiller de mes maux,

    Et l'oiseau, surent ma détresse.

    Mais rien ne valut mes ormeaux.

    Prince, j'ai goûté la simplesse

    De vivre heureux dans vos hameaux :

    Gaîté, santé que rien ne blesse.

    Mais rien ne valut mes ormeaux.

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