Racontez un souvenir d'enfance avant l'âge de 10ans. Merci d'avance.
Français
geronialbert
Question
Racontez un souvenir d'enfance avant l'âge de 10ans. Merci d'avance.
1 Réponse
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1. Réponse mlyasian
J'avais 5 ou 6 ans, j'étais en Suisse, chez mes grands parents paternels. C'était au Nouvel An, des cousins et cousines étaient présents avec leurs parents. Lorsque j'ai ouvert le cadeau de Noël offert par mon oncle et ma tante, déception et pleurs : un 2° fer à repasser !Je me souviens du sentiment de culpabilité engendré par ma mère qui refusait que je ne sois pas satisfaite, qui ne voulait pas m'entendre me plaindre devant les autres. La solution et l'écoute sont venues de ma tante qui, avec bienveillance, a proposé que j'échange mon cadeau avec celui d'une de mes cousines.Sentiment d'être trahie, abandonnée, par ma mère, d'être insignifiante à ses yeux : une autre qu'elle trouvait une solution d'apaisement.3 Jeux derrière l'écoleVélo sur les cailloux et chuteDinette dans l'herbelinge qui sècheThérèse C.Vacances, parfois le mercrediJ'étais enfant, les activités décrites ci-après ont pu se dérouler de l'âge de 3-4 ans vers l'âge de 12-13 ans.Derrière l'école (nous ne pouvions aller dans la cour goudronnée : c'était interdit par ma mère), je faisais du vélo dans le chemin caillouteux. Souvent je suis tombée, j'ai pleuré, les genoux en sang. L'eau oxygénée nettoyait, mais piquait tout de même, alors je pleurais fort, mais jamais je n'ai entendu de petit mot de réconfort, de compréhension : rien pour accompagner ma douleur, même si elle n'était que passagère et les plaies bénignes. Ce que je me rappelle, c'est la demande pressante de me taire, de ne pas pleurer : le refus de ma douleur.D'autres fois, le linge séchait sur les fils tendus sur la longue plageherbue (il ne fallait pas aller y jouer, dans le linge propre). Je jouais à la dinette avec la fille de la femme de ménage, de 2 ans mon ainée, la seule autorisée à venir jouer avec moi derrière l'école.C'était les vacances, ou certains mercredis. C'était des moments heureux.4 Chute avec mon manteau blancManteau du dimancheSortie exceptionnelle, lac de GenèveDrame du manteau jamais mis devenu boueux en quelques secondesJ'avais 3 ou 4 ans, c'était un Dimanche. Mes parents sortaient peu mais encore de temps à autres, à cette époque : nous étions, endimanchés, au bord du lac de Genève. Mais c'était l'hiver. Et je suis tombée dans la terre (la boue peut-être ?) avec mon manteau blanc (du Dimanche !). Ce manteau que je ne mettais jamais. Et pourtant qui fut si vite sali !Déception de ma mère, reproches d'avoir chuté avec mon manteau blanc.Souvenir d'enfermement. Enfermement dans un système contraint par des règles (il ne faut pas …), enfermement dans ma tête : je suis tombée (et donc vexée de cet échec), mais la seule chose importante au yeux de ma mère, c'est la blancheur du manteau : rien d'autre n'est à retenir de cet épisode et si d'aventure un ressenti m'envahissait que j'aurais eu besoin d'exprimer quant à la chute, quant à la réelle valeur de la blancheur du manteau au regard de mon être, je le garde, je l'enfouis dans ma tête, je ne lui prête pas même des mots, je n'ai pas le droit.5 Cousin et cousines lors des fêtesThéâtre drôleJ'avais 4, 5, 6, 7 ans, pendant les "petites vacances", nous allions passer la journée chez mon oncle et ma tante. Il y avait mon cousin, mon frère, deux cousines, filles d'un autre oncle. Nous jouions dans la chambre de mon cousin : les garçons de 3 à 5 ans nos ainés, animaient des personnages, petites figurines diverses, derrière le bureau qui servait de castelet. Nous, les filles, nous riions bien volontiers et à gorge déployée.Pas de parents, moments libres et heureux.6 Dimanches après-midiCousin Théâtre de violAtmosphère feutréeInsistance et tout à la fois délicatesseJ'avais 8, 9, 10, 11, 12 ans ? Cette même chambre, de nombreux dimanches après-midis, mon frère absent, travaillant à la maison, atmosphère feutrée, lieu de lecture des Astérix (il n'y en avait pas à la maison : première entorse au règlement !), une insistante délicatesse, a été le théâtre du viol.Vol de candeur, mise en jeu de ma complicité, de ma culpabilité, de ma responsabilité, de mon désir. Tout a été fait dans la douceur, la fermeté, l'insistance douce, l'engagement au silence, le secret que l'on ne dévoile pas parce qu'il entre dans le domaine des interdits réalisés au nez et à la barbe des parents. Je me trouve entraînée dans des séances répétitives, que je finis par solliciter, même. Quelle adresse ! La victime devient son propre bourreau, responsable de sa propre détresse !Rien n'était réellement désagréable : c'est d'autant plus difficile de s'affirmer victime, prisonnière de connaissances sexuelles que l'on enferme devant la famille, mais aussi devant les camarades de classe (filles ou garçons) avec lesquels les relations sont irrémédiablement faussées, et finalement inexistantes.